La nuit recouvrait le ciel de son linceul de ténèbres. Aucun bruit ne troublait le silence ambiant. La plaine était d’une tranquillité sans pareil. La pluie était tombée toute la journée, malgré cette accalmie le ciel restait parsemé de nuages sombres. La lumière blafarde de la lune permis de distinguer deux silhouettes humaines. Fixes, donnant l’air de respirer à peine, deux hommes se faisaient face. Chacun tenait fermement son arme, un duel sans pitié s’annonçait.
Le soleil commençait à se coucher, et la pluie ne cessait nullement de tomber. Mais peu leur importait, le chêne centenaire sous lequel ils se trouvaient les protégeaient. Enlacés, les yeux dans les yeux, rien ne pouvait gâcher leur bonheur. Elle portait une robe printanière bleu turquoise avec une cordelette marron comme ceinture. Ses petits mocassins en accord parfait avec sa robe avaient pris une couleur plus foncé à cause de l’eau imprégnant l’herbe. Sentant sa peau fraîche sous ses doigt, l’homme d’apparence d’une trentaine d’année, retira sa chemise kaki, laissant apparaitre un tee-shirt noir, et la posa délicatement sur les épaules de sa compagne. Aucun mot ne fut échangé, juste un sourire tendre et affectueux venant éclairer le visage doux et pâle de la jeune fille. Elle se blottit contre lui, posant ses mains sur son jean, lui passa son bras sur ses épaules et commença à caresser ses longs cheveux blonds. Malgré cet instant de tendresse son visage restait ferme. Il n’était pas homme à sourire, et le bouc qu’il portait tendait à accentuer son air dur. Ses cheveux bruns laissaient paraître quelques mèches grises, ce qui portait souvent la confusion sur son âge réel.
« Si cet instant pouvait durer éternellement je serai combler mon amour, lui dit-elle, rompant le silence.
-Il durera Tania, tant que nous serons unis, lui répondit-il esquissant un sourire pour sa bien-aimée, en plus nous ne sommes pas pressés de rentrer, je te rappelle que je suis en préavis.
-Je sais bien Alex, mais tout le monde n’est pas dans ton cas, et mes cours reprennent dans trois jours.
-Ne t’inquiète pas on va rentrer ma chérie, lui dit-il avant de déposer un baiser sur son front. »
La nuit commençait à tomber, et les deux amoureux voyant que la pluie cessait, décidèrent de rentrer à leur hôtel. Alex se leva, sa colonne vertébrale craquant bruyamment, il tendit la main pour aider Tania, et sans aucun effort la releva. Il commença à s’étirer, malgré ses 27 ans, il avait fait souffrir son corps plus que de raison au cours de ses divers emplois, et aujourd’hui de nombreuses douleurs venaient entacher ses journées. C’est durant ce moment d’inattention, alors qu’elle l’homme qui comptait le plus pour elle, que sortis de nulle part, une flèche vint se ficher dans le cœur de Tania. Alors qu’elle s’écroulais, Alex se rendit compte de la situation et la rattrapa dans sa chute, la posant en douceur sur le sol gorgé d’eau. La panique commença à s’emparer du jeune homme, quand une voix douce lui dit :
« Alex…mon amour…je crois que tu avais raison…cet instant que nous avons vécu restera, elle marqua un temps d’arrêt tentant de reprendre son souffle, il sera éternel pour moi.
-Ne dit pas ça Tania, on va aller à l’hôpital et…ils vont te sauver, des larmes commençaient à emplir ses yeux.
-Non…mon heure est venue…je veux juste que tu…vives…et que tu ne m’oublie pas mon…am… »
Tania ne put finir sa phrase avant que la mort ne l’emporte. Ses yeux bleu fixés dans le vide. Alex pleurait comme jamais, serrant le corps de la femme qu’il aimait. Toutes ces années passées avec elle, tout ce bonheur partagé, pourquoi lui avait-on retiré ? Il ferma les yeux de la jeune femme, et la prit dans ses bras pour l’emmener vers la ville. C’est à cet instant qu’il le vit. Devant se dressait une silhouette, celle d’un homme, il était grand et longiligne, dans sa main droite il portait un sabre japonais. Alex reposa le corps de Tania :
« Je crois que tu n’auras pas longtemps à attendre pour que je te venge mon amour. »
Il se releva et se dirigea vers son adversaire. Ce dernier le fixait de ses yeux gris, ses longs cheveux noirs bougeant au rythme du vent.
« Je sais pas la raison de ce que vous venez de faire et je m’en fous royalement parce que je vais vous exterminer, avec ou sans arme !!! lui hurla Alex.
-Je pense que vous aurez besoin de cela, lui répondit l’homme d’un ton monocorde. »
L’étranger se baissa légèrement pour saisir une immense valise, puis d’un geste vigoureux la lança au pied d’Alex. Cela semblait peser un poids fou. Que voulait-il au juste, et que se cachait-il dans ce mystérieux contenant ? Le jeune homme décida malgré tout de l’ouvrir, la colère le rongeait, mais le peu de lucidité qu’il lui restait lui indiquait qu’il aurait besoin de ce qu’on venais de lui donner. Il ouvrit les fermoirs, et une fois le couvercle relevé, une énorme zweihander apparu sous ses yeux. Les règles étaient fixées, ce serai un duel à l’épée, et il ne pourra y avoir qu’un seul vainqueur. Alex saisi la poignée de l’arme et sans le moindre effort la souleva. Son cœur brulait de haine et sa force s’en retrouvait décuplée. Cette nuit sera pour lui l’heure de la vengeance, ou celle de sa mort.