My Sister

Ma chère et tendre petite sœur, ta lettre m'a beaucoup émue. Comme toujours tu as réussie à toucher une corde sensible par tes mots. Je commencerais donc cette correspondance avec une réponse à ta question sur la clarté de tes propos.

A mes yeux tout ce que tu dis est parfaitement clair, et je sais pertinemment que Tenshi les comprends aussi. Nous vivons de par nos pensées et nos actes en marge de la majorité de la société humaine. Non pas pour nous faire valoir comme certains, mais parce qu'au fil de nos vies, nous nous sommes rendu compte que la société ne nous correspondait pas, et que la pensée unique n'était pas faite pour nous. Pour ma part, cela ne servirai pas à grand chose de rabâcher mes raisons, car je les ai souvent expliquées au travers de mes articles. Avec le temps, je comprend un peu plus ce qui m'a fait devenir ainsi, cela a tendance à me troubler par moment je dois admettre. Il est facile de dire qu'il faut toujours avancer, ne pas regarder en arrière, mais quand le passé vous hante comme un fantôme échappé d'un film, cela relève de l'exploit.

Pour moi la nuit, le passé, mes insomnies, tout est lié. La nuit est sombre, froide et silencieuse, comme la mort. Mais elle est aussi la face cachée que personne ne regarde, la beauté étincellente qui transforme notre monde. Depuis toujours j'aime profiter de la Lune, joyau brillant dans une mer de ténèbres. Elle ne fait que refléter la lumière du Soleil certes, mais contrairement à l'astre solaire, sa présence fait de la nuit un moment doux et agréable. Elle est comme une perle dans une marrée noire, ou un clown durant un enterrement, on ne peux la manquer. Tout comme je préfère l'argent à l'or, j'aime la Lune plus que le Soleil.

Les années passant, je me détache de plus en plus des gens, ne restant proche que de ma famille. Pourquoi? Je ne sais pas, peut-être de nouveau besoin d'être seul, de ne plus penser à rien. Car chaque jour qui passe, je dois faire en sorte de ne pas me laisser aller, et de garder l'autre à l'intérieur. J'aimerai pouvoir dire que c'est facile, mais il n'en est rien. C'est ce qui me pousse à rester seul, cela évite de l'alimenter et je garde un semblant de contrôle, et je pense que c'est mieux ainsi.

J'ai presque toujours écris seul. Je me considère comme une âme errante, vagabondant dans un monde qui ne lui correspond pas. Je ne comprend pas comment une race comme la nôtre, capable de merveilles architecturales, artistique, soit aussi fermée psychologiquement. Souvent on dit que la violence est inscrite dans les gênes de l'Humain, pourtant ce n'est nullement ça qui à donnée naissance aux plus grandes œuvres d'art. Alors pourquoi les gens sont-ils aussi mauvais? pourquoi ne voient-ils pas la beauté sans qu'on leur dise?

Je sent bien que cette lettre part dans tout les sens, un peu comme mon esprit. Mais ce n'est pas nouveau, et cela ne risque pas de changer demain. La seule chose qui reste stable chez moi est et restera mon cœur. Car c'est la place où vous tous vous vous trouvez. Chaque membre de notre famille a son caractère, et même si parfois cela amène quelques prise de bec, jamais vous n'avez quitté mon cœur. Il y a tellement de choses que j'aimerai écrire, mais cela finirai par vraiment partir en vrille, et je préfère t'en dire un peu à chaque fois que tout d'un seul coup. Mais sache que je n'aurais pu rêver d'une petite sœur aussi exceptionnelle que toi.

Que tes nuits soient toujours douce. Bisous

Ton grand frère qui t'aime